
8 June 1998 DSG/SM/9 AFR/71
DEPUTY SECRETARY-GENERAL EMPHASIZES IMPORTANCE OF COOPERATION BETWEEN UNITED NATIONS AND ORGANIZATION OF AFRICAN UNITY 19980608Following is the text of the statement by Deputy Secretary-General Louise Fr�chette at the twenty-fourth Conference of the heads of State and government of the Organization of African Unity (OAU), in Ouagadougou today:Permettez-moi tout d'abord de vous dire combien je suis heureuse et me sens honor�e de participer � cet important Sommet, qui a lieu � un moment d�cisif pour tout le continent africain. A son grand regret, et pour des raisons ind�pendantes de sa volont�, li�es � la tenue � New York, du 8 au 10 juin de la session sp�ciale de l'Assembl�e g�n�rale consacr�e � la lutte contre la drogue, le Secr�taire g�n�ral, M. Kofi Annan, n'a pas pu venir aux pr�sentes assises du Sommet de l'OUA. Il le regrette d'autant plus que, comme en t�moigne le rapport sur l'Afrique qu'il a pr�sent� r�cemment au Conseil de s�curit�, la stabilit� et la prosp�rit� du continent africain sont pour lui un objet de pr�occupation constante. Je voudrais d'embl�e exprimer ma profonde gratitude au chef de l'Etat, le Pr�sident Blaise Compaor�, au Gouvernement et au peuple burkinab� de la chaleureuse hospitalit� qu'ils nous ont r�serv�e. Comme vous le savez, dans son rapport sur l'Afrique, le Secr�taire g�n�ral propose une analyse des causes des conflits qui d�chirent certains pays d'Afrique, ainsi que les moyens de promouvoir la paix et le d�veloppement durable sur tout le continent. C'est la dimension �d�veloppement� de ce rapport que je souhaite �voquer de fa�on particuli�re ce matin. Je le fais pour deux raisons. D'abord, parce que le d�veloppement est au coeur des pr�occupations de ce continent. Ensuite, parce que le d�veloppement est un domaine prioritaire pour la fonction que j'occupe, conform�ment aux directives de l�Assembl�e g�n�rale. Vaste et vari�, le continent africain recouvre des r�alit�s historiques, g�ographiques, politiques et culturelles tr�s diverses. Il me para�t donc important de faire en sorte que l'Afrique soit per�ue dans cette riche diversit�, et non pas seulement � travers le prisme d�formant des crises politiques, des conflits arm�s, des flux de r�fugi�s et des maladies end�miques. De nombreux pays africains ont renou� avec la croissance �conomique, bien qu'il subsiste des �carts importants d'un pays � l'autre ou d'une r�gion � l'autre. En effet, les tendances n�gatives que l'on a pu observer dans les ann�es 80 se sont invers�es : plus de la moiti� des pays africains enregistrent depuis plusieurs ann�es des taux de croissance enviables. Mieux encore, ces trois derni�res ann�es, le produit int�rieur brut du continent pris dans son ensemble s'est accru plus vite que la population. Ces succ�s sont en grande partie imputables aux r�formes courageuses que vous avez mises en oeuvre pour assainir les �conomies nationales et permettre au secteur priv� de jouer un r�le plus actif dans la vie �conomique. De tels progr�s sont encourageants, car ils laissent pr�sager l'�mergence, aux quatre coins du continent, de v�ritables p�les de d�veloppement qui pourraient, par effet d'entra�nement, stimuler l'�conomie des pays limitrophes. Cet effet d'entra�nement serait encore renforc� dans le cadre d'une coop�ration sous-r�gionale bien pens�e. Au moment o� les grands ensembles r�gionaux sont parachev�s � travers le monde, l'Afrique ne saurait pleinement jouer son r�le sans consolider son int�gration �conomique. A cet �gard il y a lieu de rendre hommage aux efforts en cours qui visent � renforcer la coop�ration et l'int�gration r�gionales. Dans son rapport sur l'Afrique, le Secr�taire g�n�ral a exprim� le besoin de sensibiliser davantage les investisseurs �trangers aux opportunit�s d'investissement dans le continent, notamment dans le cadre de grands ensembles r�gionaux, tels qu'envisag�s dans le Trait� d'Abuja. Toutefois, malgr� les progr�s que je viens de mentionner, pr�s de la moiti� des habitants du continent, des femmes et des enfants pour la plupart, vivent encore dans le d�nuement le plus complet. De plus, la pauvret� end�mique est encore aggrav�e par les exodes massifs de population. Il faut faire de la lutte contre la pauvret� une priorit� imp�rative. Nous nous r�jouissons de ce que la grande majorit� des pays africains a d�j� adopt� des politiques et des strat�gies nationales � cet �gard, conform�ment aux recommandations du Sommet de Copenhague. Les Nations Unies continueront de s'investir, aux c�t�s de vos gouvernements et en partenariat avec le secr�tariat de l'OUA, dans la poursuite de cet important objectif. Monsieur le Pr�sident, S'agissant de l'insertion de l'Afrique et des Africains dans l'�conomie mondiale du XXIeme si�cle, les ann�es qui viennent seront d�terminantes : la globalisation de l'�conomie va s'acc�l�rant, avec tous les risques et les possibilit�s nouvelles que ce ph�nom�ne comporte. Ce que nous devons �viter � tout prix, c'est que l'Afrique ne manque le train de la mondialisation et ne devienne la laiss�e pour compte du progr�s. Ce serait inacceptable pour les - 3 - Press Release DSG/SM/9 AFR/71 8 June 1998 populations africaines et, � terme, pr�judiciable pour l'�conomie et la stabilit� mondiales. La lutte pour le d�veloppement et l'essor �conomique est ardue et complexe. Elle doit �tre men�e sur tous les fronts � la fois : international, r�gional, sous-r�gional, national et local. Si nous voulons que le succ�s soit au rendez-vous, il nous faudra agir en v�ritables partenaires et pousser tous dans la m�me direction. C�est de la constance et de la coh�rence de nos efforts que d�pendra la r�ussite. Dans ce partenariat pour le d�veloppement de l�Afrique, il est clair qu'il revient aux Africains de tracer la voie et de d�finir leurs propres strat�gies. Nul ne peut mettre en doute, cependant, l'apport essentiel de la coop�ration internationale de la part des partenaires tant bilat�raux que multilat�raux. Devant l'accroissement extraordinaire des flux de capitaux priv�s vers les pays en d�veloppement au cours des derni�res d�cennies, un certain courant de pens�e a eu tendance � minimiser l'importance de l'aide publique au d�veloppement, oubliant que bon nombre de pays en d�veloppement, surtout ceux du continent africain, ne sont pas en mesure pour l'instant de profiter pleinement des b�n�fices ind�niables que peuvent apporter la lib�ralisation du commerce mondial et les investissements priv�s. Il faut le dire haut et fort : l'aide publique au d�veloppement demeure d'une importance vitale pour le d�veloppement et la lutte contra la pauvret� ! Pour beaucoup de pays africains, l'aide publique au d�veloppement est un moyen essentiel de valoriser les ressources humaines et de renforcer les institutions et les infrastructures qui sont n�cessaires pour leur permettre de participer � l'�conomie mondiale. C'est pourquoi le Secr�taire g�n�ral a lanc� un appel pressant aux pays donateurs pour qu'ils renversent la tendance n�gative observ�e depuis quelques ann�es et augmentent sans tarder les sommes qu'ils consacrent � l'aide publique au d�veloppement. Dans ce cadre, il a recommand� que l'aide soit orient�e davantage vers les domaines prioritaires de la sant�, de l'�ducation et des infrastructures, dans le monde rural en particulier. De plus, le Secr�taire g�n�ral a plaid� en faveur de l'adoption de mesures �nergiques pour r�duire le fardeau de la dette qui accable tant de pays africains. En particulier, il a recommand� que les pays cr�diteurs s�engagent � convertir en dons toutes les dettes publiques bilat�rales consenties aux pays les plus pauvres. Il pr�conise aussi l'assouplissement des conditions d'acc�s � l�Initiative en faveur des pays en d�veloppement les plus lourdement endett�s afin qu�un plus grand nombre de pays puissent en b�n�ficier. - 4 - Press Release DSG/SM/9 AFR/71 8 June 1998 Ces recommandations ont �t� r�it�r�es directement aupr�s des dirigeants du G.8 � la veille de leur r�cent Sommet tenu � Birmingham. Les conclusions de ce Sommet au chapitre de la dette africaine nous permettent d�esp�rer de nouveaux progr�s et nous nous en r�jouissons. Enfin, le Secr�taire g�n�ral a insist� sur la n�cessit� de donner aux produits africains un meilleur acc�s aux march�s ext�rieurs, notamment ceux de leurs partenaires au d�veloppement. Le d�veloppement ne saurait �tre ramen� � une simple question de croissance �conomique; il est aussi fait de justice sociale, de bonne gouvernance et de respect des droits humains; il exige que l'on investisse non seulement dans les infrastructures physiques, mais aussi dans les ressources humaines, il requiert une action �nergique en mati�re de sant� et d'�ducation, ainsi que des politiques volontaristes visant � promouvoir l'�galit� entre les hommes et les femmes. Vous me permettrez de mentionner au passage l'excellente conf�rence organis�e il y a quelques semaines par la Commission �conomique des Nations Unies pour l'Afrique � l'occasion de son 40�me anniversaire, qui portait sur le r�le des femmes dans le processus de d�veloppement. En �duquant les filles et les femmes, en leur ouvrant l'acc�s aux programmes de micro-cr�dit dont on reconna�t maintenant l'efficacit�, en leur donnant les moyens de mieux subvenir � leurs besoins et � ceux de leurs familles et de prendre part aux d�cisions qui les concernent, on donnera partout une formidable impulsion au progr�s �conomique et social. It is evident that steady and equitable development can help foster a climate of peace and stability. But it is equally true that there can be no sustainable development in an environment of conflict and violence. The recent eruption of border conflict between Ethiopia and Eritrea has become a matter of grave concern. The Secretary-General has repeatedly called for maximun restraint between the two neighbouring States. He continues to closely follow the crisis with the leaders of the two countries and the parties engaged in mediation efforts, including the OAU, in order to help settle the dispute through peaceful means. It is our hope that your present Summit will also contribute to facilitate a speedy and peaceful solution to the crisis, which also carries serious implications for the stability of the region. The delay in implementing the arrangements for resolving some of the long-standing conflicts in Africa also continues to be of serious concern. We wish to seize this opportunity to once again urge all those engaged in peace processes to redouble their efforts and live up to their commitments. - 5 - Press Release DSG/SM/9 AFR/71 8 June 1998 The Secretary-General's report contains several recommendations on ways to enhance our collective capacity to prevent future conflict of the kind that have caused, and still cause, African people so much suffering. Allow me to dwell on one aspect in particular: that of disarmament. Weapons in themselves do not cause wars. But an excess of arms breeds the suspicion and mistrust that can heighten tension and lead to violent conflict. The United Nations, therefore, applauds the signing of the Pelindaba Treaty, establishing a nuclear-weapon-free zone in Africa, as a great achievement in the field of disarmament. All the more so as recent events in Asia have suddenly revived the spectre of nuclear terror. By the same token, I would like to welcome and support, as the Secretary-General has done on numerous occasions, the excellent initiative undertaken by Mali to propose a subregional moratorium on the trade in small arms. It goes without saying that this initiative, which was initially based on a Secretary-General report and now endorsed by the member States of the Economic Community of West African States (ECOWAS), is of the highest relevance to preventive diplomacy. I am pleased to learn that your Council of Ministers adopted last night a resolution on this issue of a moratorium on small arms. Africa's nations could further reduce the risk of armed conflict by committing themselves to cuts in defence spending. I call on all OAU members to adopt the Secretary-General's proposal to limit defence spending to 1.5 per cent of the gross domestic product (GDP), a measure that would yield the added benefit of freeing up additional resources for development. The United Nations and its various agencies have always attached very high priority to Africa. The major initiatives that have been launched in recent years by the United Nations, in particular the New Agenda for the Development of Africa and the Special Initiative for Africa, which is its principal implementation mechanism, constitute the guiding framework for United Nations action in Africa. Other important international and bilateral initiatives on Africa are also in the process of being launched. I would like to assure you that the United Nations will do its utmost to mobilize international political energies to ensure vigorous follow through on all the commitments contained in these initiatives. Rest assured also that the United Nations is committed to improving its own performance in the field. The fundamental goal of the reforms proposed last year by the Secretary-General is to ensure that the United Nations becomes a more flexible and responsive instrument at the service of its Members. - 6 - Press Release DSG/SM/9 AFR/71 8 June 1998 In the area of development, reforms seek to achieve greater coherence among the various United Nations development agencies by bringing them under the same roof wherever possible and providing a common framework for their action, a framework designed in full partnership with the recipient countries. Our search for improved coherence and coordination extends beyond the immediate United Nations family. It is in my view very much in the interest of our Member States that the United Nations establish cooperative and productive working relationship with the Bretton Woods institutions and regional organizations. At a time where we face collectively enormous challenges with scarce resources to address them, there should be no room for rivalry and mindless duplication of efforts among international institutions. In this context, I believe the cooperation which exists between the United Nations and the OAU, both in the political and development areas, is a model to emulate. I wish, in this regard, to pay homage to the remarkable leadership of the Secretary-General of the OAU, Dr. Salim Ahmed Salim, in whom the Secretary-General has always found a strong and dependable partner. I also wish to commend the significant role being played by Africa's subregional organizations in resolving disputes and promoting the conditions for greater regional integration. Let me conclude by offering you the United Nations' best wishes for a very successful Summit. A new chapter is opening in African history. A new dynamism is in evidence across the continent. The United Nations is committed to working with you and supporting you in your search for peace and prosperity. * *** * United Nations
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